Jean-Paul Gavard-Perret (écrivain et critique), pour Le Litteraire.com, Avril 2017
Le travail de Julie Susset est de l’ordre du primitif coloré et de la pulsion. Sa peinture dans ses formes oblongues et végétales est vivante. Ce que l’artiste étend et tend sur ses toiles travaille la pensée et l’affecte, là où l’abstraction ne se limite pas à une simple spiritualité mais témoigne d’un érotisme larvé. Le geste anime les lignes. Ce qui en sort possède parfois la puissance de la matière et parfois la diaphanéité de ce qui en échappe. L’artiste semble sentir ce qui la traverse et arrive à le plaquer vivant sur le support. Julie Susset est entièrement dans sa peinture, elle imprime jusqu’à ses contradictions. Partant de la couleur elle fait naître des visions marquées par la coupure et l’union : formes phalliques et féminines tentent l’unité dans une destruction créatrice des apparences vers une autre harmonie.Chaque fois la jeune artiste reprend une course sans limite. Tout ramène sans cesse au geste qui induit des présences atmosphériques fortes par tout le « désordre » dont l’artiste anime ses constructions. Elles semblent spontanées comme si la plasticienne était débordée par sa création. Aucun ordre n’encadre la pulsion première. L’artiste lui donne des colonnes d’air. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Il y a dans cette mise en demeure, dans cette immédiateté tout un processus antérieur. : les couleurs de landes supérieures deviennent les organes de forêts qu’on ne brise pas avec des haches.
Textes d’exposition
- Souffle
- Bird
- De tout il resta trois choses
- Aux Souffles, Aux Terres, Aux Mers, Aux Lumières
- Matière et sentiments
- Pour Parler d’Elle
- Sex on the beach – Stirred not shaken
- Evasion tropicale
- La passion sincère
- À la recherche de l’accomplissement
- Un Regard sur les Arts